Arrobbio: Des projets plus sélectifs de la Banque mondiale en Tunisie
Le représentant résident de la Banque mondiale en Tunisie, Alexandre Arrobbio, a expliqué, ce vendredi, lors de son passage dans Mosaïque + qu’il y avait un besoin de clarifier certaines questions concernant les mesures prises par le gouvernement tunisien.
"Une note interne est sortie dans la presse et il y avait un besoin de clarifier certaines questions avant de reprendre la coopération avec le gouvernement. La stratégie devait être présentée au mois de mars. Nous avons décidé de prendre du temps pour discuter sereinement de son contenu. On a également eu une très belle discussion, hier".
Le représentant de la Banque mondiale a expliqué que les nouveaux axes stratégiques du nouveau cadre de partenariat sont basés sur la stratégie nationale. "Il y a trois axes principaux dans le plan de partenariat 2023- 2025 élaboré en consultation avec le gouvernement mais aussi avec les académiques et la société civile. Il s’agit essentiellement de l’emploi et du développement économique, du capital humain, et des changements climatiques. Il y a aussi des thèmes transversaux sur le genre et en particulier la promotion des femmes dans le travail et la vie de tous les jours, les questions de participation citoyenne et de transparence".
Pour Arrobbio le précédent cadre de partenariat 2016-2021 n’avait pas atteint les objectifs attendus. "Nous avons posé des questions sur les problèmes car les objectifs de haut niveau étaient pertinents. Il y a un certain nombre de défis de mise en œuvre que nous avons fait ressortir. Nous avons besoin d’être plus sélectifs, d’être flexibles en même temps pour pouvoir coller au contexte et voir en fonction des changements ce qui peut être fait et de quelle manière. Nous avons aussi besoin de suivre la mise en œuvre des plans… Plusieurs choses n’ont pas fonctionné. Peut être que dans certains projets nous avons essayés d’atteindre plusieurs objectifs, pourtant nous travaillons en étroite collaboration avec le gouvernement. Dans la période précédant le changement des gouvernements entre 2016 et 2021 tous les ans a eu un impact. Une certaine instabilité a freiné les projets. Nous cherchons à travailler avec les autorités pour le réduire. Un autre point intéressant concerne la stratégie. Nous avons cherché durant la première partie de la stratégie à se focaliser sur trois thèmes qui sont importants qui sont l'énergie d'où le projet ELMED qui va permettre à la Tunisie de devenir un Hub en augmentant sa capacité de production et éventuellement d'exporter de l'énergie renouvelable. Le gouvernement envisage d'augmenter sa capacité de production de 1700 mégawatts. Le deuxième axe c'est la résilience sociale car il faut que toute la population et les impacts sociaux économiques soient pris en compte et le troisième axe. En 2021, 120 millions de dollars ont été engagés pour la lutte contre la COVID, la protection sociale via le programme Amen. Il s'agit de notre plus grand programme avec 700 millions de dollars. Également la sécurité alimentaire et plus récemment une ligne de crédit pour les PME".